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4 Août Me voilà entré dans le Dédale par la petite porte, la même que tous les employés de Mantion utilisent chaque jour pour se rendre à leur travail. Aussi, toutes les explications que j’entendais d’une oreille extérieure, à distance, toutes les petites inquiétudes, toutes les solutions techniques à trouver au coup-par-coup, toute la quantité de gestes techniques à fournir, toutes les relations humaines, les regards d’autres ouvriers de l’entreprise qui, avec leur bulletin de salaire du mois de juillet ont reçu une invitation « made in pavé » et qui frappent à la porte de l’atelier pour voir la bête curieuse, toutes ces nouveautés m’informent en même temps que j’accède à la fabrication de Dédale.

Pour le dire autrement, mains noires et corps perclus de courbatures : c’est un virage à 180 °!

Je suis maintenant dans une sorte d’intimité avec l’œuvre et avec tous ceux qui de près ou de loin y croient dur comme fer et qui y travaillent en acceptant de repousser leurs vacances aux calandes grecques ! De l’intérieur, je n’arrête pas d’être étonné par tant d’énergie déployée et de volonté de bien faire : comment cette force a-t-elle pu être transmise jusque dans ces hangars sombres, à ces hommes et ces femmes lumineux que je ne connaissais pas et qui, pour beaucoup, n’ont jamais survolé la cour du palais Granvelle ?