24 novembre 2010, 18 h 32 min
Le démontage s’est fait sans trop de problème même si psychologiquement, j’ai encore du mal à me dire que quelque chose est fini. Et qu’il faut repartir sur un nouveau chemin, recommencer autre chose, autrement.
La rencontre avec Lisbeth : un moment fort en émotion, qui m’ouvrira peut-être des perspectives nouvelles. Cette expérience confirme que mes sculptures sont des matières et des espaces à pratiquer. Lorsqu’il y a un travail qui sort du flot quotidien, l’œuvre prend une existence singulière, elle est transfigurée.
Je garde aussi gravés quelque part le souvenir de tous ces visages d’enfants, leurs yeux enflammés, survoltés presque à l’idée que je puisse les empêcher de réaliser LEUR labyrinthe.
Si cette œuvre a réussi quelque chose, c’est d’avoir fait de l’endroit où elle était située une vraie place publique, animée, joyeuse, vivante, un lieu où se retrouver pour partager avec d’autres connus ou inconnus quelques instants de vie.
4 novembre 2010, 1 h 26 min
Quand je suis seul, c’est un chapelet de panneaux, une méditation. Une mécanique, un rituel (doucement, je glisse, m’échappe, m’en vais).
Aujourd’hui, j’ai balayé le sol, lavé les panneaux, pour Lisbeth. Ouvrir la fenêtre, changer d’air, aérer la chambre, secouer les draps. Enfin, j’ai chauffé la salle pour la représentation de ce soir. Et en faisant tout cela, je me suis rendu compte que je regardais le Palais comme jamais auparavant.
Certains sont en représentation avant d’être humains. Je ne veux pas. Parfois ça marche, parfois je désespère (quelque chose me rattrape, je ne sais pas le nommer mais c’est plus fort que moi).
Qu’est-ce qui me fait aller voir ailleurs, en dehors du champ des arts plastiques ?
La danse. Oui, je cherche à provoquer un mouvement, d’abord un mouvement, un mouvement avant tout. Commencer par mettre le corps du visiteur en mouvement, vérifier qu’il est toujours vivant, apte à se déplacer et à changer de point de vue.
Le visiteur d’une exposition ne devrait pas se sentir écrasé par l’art. Même si il y a des choses qu’il ne comprend pas, la « conversation » devrait pouvoir se dérouler d’égal à égal.