vingt et un
Quand je suis seul, c’est un chapelet de panneaux, une méditation. Une mécanique, un rituel (doucement, je glisse, m’échappe, m’en vais).
Aujourd’hui, j’ai balayé le sol, lavé les panneaux, pour Lisbeth. Ouvrir la fenêtre, changer d’air, aérer la chambre, secouer les draps. Enfin, j’ai chauffé la salle pour la représentation de ce soir. Et en faisant tout cela, je me suis rendu compte que je regardais le Palais comme jamais auparavant.
Certains sont en représentation avant d’être humains. Je ne veux pas. Parfois ça marche, parfois je désespère (quelque chose me rattrape, je ne sais pas le nommer mais c’est plus fort que moi).
Qu’est-ce qui me fait aller voir ailleurs, en dehors du champ des arts plastiques ?
La danse. Oui, je cherche à provoquer un mouvement, d’abord un mouvement, un mouvement avant tout. Commencer par mettre le corps du visiteur en mouvement, vérifier qu’il est toujours vivant, apte à se déplacer et à changer de point de vue.
Le visiteur d’une exposition ne devrait pas se sentir écrasé par l’art. Même si il y a des choses qu’il ne comprend pas, la « conversation » devrait pouvoir se dérouler d’égal à égal.