dix-sept
L’installation du Palais Granvelle avance à grands pas, c’est-à-dire plus vite que prévu. Je découvre enfin Dédale dans sa totalité et sous tous les points de vue. Quand tous les panneaux sont rassemblés, l’œuvre paraît sage, presque endormie. Mais il faut voir la jubilation avec laquelle Antoine, Fabien, Arthur, Valentin, Adrien, et Cécile s’amusaient à faire défiler les panneaux de long en large et en travers pour considérer l’autre visage de l’œuvre : indisciplinée et bruyante. Paradoxalement, et c’est je crois sa qualité principale, Dédale est les deux à la fois mais on ne le devine qu’en osant soi-même manœuvrer les portes.
L’autre aspect vraiment surprenant concerne les points de vue. Au ras du sol, le colimaçon est presque invisible. Aujourd’hui, Denis et moi nous engouffrons dans le musée du temps pour monter quatre à quatre les marches qui nous conduisent aux différents étages. L’évidente harmonie de Dédale en rapport avec la cour se révèle dès le premier étage. Les proportions en rapport avec le format de la cour sont impeccables. L’habit corten joue à merveille avec la couleur des tuiles du palais tandis que la tôle nue s’accorde bien avec le bleuté de la pierre bisontine. Depuis le sommet de la tour, les toits prennent encore plus d’importance au fur-et-à mesure que le labyrinthe s’éloigne et je ne peux m’empêcher de penser à la vision qu’aurait eue Icare s’il s’était envolé depuis ce labyrinthe ci…
La tôle nue brille d’un éclat qui m’aveugle quand le soleil est très fort.
Aujourd’hui, j’ai appelé Denis sur son téléphone portable pour lui demander de donner son avis sur la jupe extérieure à la sculpture : Antoine et Didier n’en reviennent pas que je puisse faire cela aussi simplement.